La famille Vallence

Illustre famille de fontainiers, architectes et peintres au service du roi et des puissants, les Vallence participèrent, sur plusieurs générations, au rayonnement de l’art tourangeau sur les grands chantiers de leur temps, et notamment sur ceux des châteaux du Plessis-lès-Tours, de Fontainebleau ou encore de Chenonceau. Paroissien de Saint-Pierre-des-Corps, ils étaient également actifs dans la cité tourangelle et au service de la municipalité. À Pierre Vallence succédèrent ses fils Germain, Michel et Claude. Cardin Chantelou dit Vallence, neveu de Michel, prit ensuite le relai. Une dernière génération vit le jour en la personne de François Vallence, sans que l’on puisse établir sa filiation avec les précédents.

 

Germain Vallence ( ? – v. 1525)

Fils de Pierre Vallence, Germain Vallence prit la suite de son père et devint fontainier du roi et de la ville de Tours. Il fut très tôt associé aux travaux de son père. Il collabora ainsi au chantier des fontaines publics de la ville de Tours à partir de 1510 avant d’œuvrer seul à l’amélioration du réseau hydrique de la ville par l’ajout des eaux des sources des Essarts. En 1516, il figure dans les pièces justificatives de comptes de la ville parmi les artistes ayant œuvré à l’entrée de François Ier [Renumar, 1516].

Il possédait une demeure rue Saint-Pierre-des-Corps où pendait l’enseigne du Barillet. La maison était voisine de celle de son frère Michel [Giraudet, 1885, p. 383].

 

Michel Vallence

Fils de Pierre et frère de Germain, il succéda à son frère en qualité de maître fontainier du roi en son château du Plessis-lès-Tours et de la ville de Tours en 1525. Il œuvrait cependant déjà pour la ville en 1516 lors des préparatifs de l’entrée de François Ier et Marie Stuart. On le retrouve ensuite entre 1527 et 1538 dans les comptes du château de Fontainebleau qui lequel il réalisa des peintures décoratives.

Il possédait une maison où pendait pour enseigne Le Bœuf [Renumar, 7 août 1536], voisine de celle de son frère rue Saint-Pierre-des-Corps. Il mourut en février 1538 [Renumar, 25 février 1538]. Sa veuve loua alors la demeure à son neveu Cardin de Chantelou dit Vallence à partir de 1539 [Giraudet, 1885, p. 383-384].

 

Cardin Chantelou dit Vallence

Architecte et fontainier du roi en son château du Plessis-lès-Tours dès 1538 [Brochier, 2019, p. 138], Cardin Chantelou dit Vallence fut également nommé fontainier de la ville de Tours en 1540. Il succéda dans cette fonction à son oncle Michel Vallence [Giraudet, 1885, p. 60-62]. Il fut vraisemblablement formé auprès de Pierre et Michel Vallence et fut amené à travailler plusieurs des artistes qui furent mobilisés sur le chantier du château de Fontainebleau. Il collabora également avec plusieurs personnages influents de son temps et notamment Philibert Babou de la Bourdaisière, inspecteur des chantiers de Chambord et Fontainebleau, qui semblait le tenir en grande estime si l’on en juge par les gages et pensions qu’il lui verse [Brochier, 2019, p. 138].

Il était aussi actif à Tours et dans la région puisqu’il exécuta, en 1552, un dessin préparatoire pour le projet d’une fontaine à Loches. Il réalisa également un devis pour les fontaines du château de Chenonceau à la demande de Diane de Poitiers en 1554 [Giraudet, 1885, p. 60-62]. Ce travail l’amena à travailler au côté de l’architecte Philibert Delorme [Brochier, 2019, p. 139].

À partir de 1539, la veuve de son oncle Michel lui loua une maison sur le pavé de Saint-Pierre-des-Corps [Giraudet, 1885, p. 60-62].

 

François de Vallence ( ?-1572)

François de Vallence était peintre du roi. Entre 1540 et 1550, il travailla sur le chantier du château de Fontainebleau. La municipalité fit appel à lui, en 1560, à l’occasion de l’entrée de François II et Marie Stuart [Giraudet, 1885, p. 384-385].

 

Bibliographie

Base Renumar
Brochier Diane, « La fontaine du jardin de Diane de Poitiers au château de Chenonceau ou l’œuvre de Cardin de Valence », dans Gaugain Lucie, Liévaux Pascal, Salamagne Alain (dir.), La fabrique du jardin à la Renaissance, Tours, Presses Universitaires François Rabelais, 2019.
Giraudet Eugène, Les artistes tourangeaux, architectes, armuriers, brodeurs, émailleurs, graveurs, orfèvres, peintres, sculpteurs, tapissiers de haute lisse, notes et documents inédits, Tours, Impr. de Rouillé-Ladevèze, 1885.